PUTIN: "LA NUOVA NATO SAREBBE UN NUOVO MURO DI BERLINO"
Intervista del neopremier russo a Le Monde in occasione della sua visita all'Eliseo
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... e;battu à Bruxelles en raison de nos pressions ou de nos critiques. Nous craignons que l'adhésion de ces pays à l'OTAN ne se traduise par l'installation chez eux de systèmes de missiles qui nous menaceront. Personne ne leur demandera plus leur avis. (…) On parle sans arrêt de la limitation des armements en Europe. Mais nous l'avons déjà fait ! Résultat, deux bases militaires ont émergé sous notre nez. Bientôt, il y aura des installations en Pologne et en République tchèque. Comme disait Bismarck, seul compte le potentiel, non pas les déclarations et les intentions. Nous voyons que les installations militaires se rapprochent de nos frontières. Mais pour quelle raison ? Personne ne menace personne. Je ferai une autre remarque : nous avons évoqué la question de la démocratie. Nous devons toujours l'avoir à l'esprit. Les dirigeants au pouvoir ne devraient-ils pas l'appliquer en matière de relations internationales ? Peut-on être à la fois un pays bien intentionné et démocratique, et en même temps effrayant ? La démocratie, c'est le pouvoir du peuple. En Ukraine, près de 80 % de la population est hostile à une adhésion à l'OTAN. Nos partenaires disent pourtant que le pays y adhèrera. Tout se décide donc par avance, à la place de l'Ukraine. L'opinion de la population n'intéresse plus personne ? C'est ça, la démocratie ? En France, la peine de mort a été abolie en 1981 alors que, probablement, la majorité de la population y était hostile. Parfois, les responsables doivent imposer les grands choix… Cette responsabilité politique peut être prise calmement par référendum. Il suffit de demander aux gens leur avis. Une question humanitaire, comme la peine de mort, n'entre pas dans ce cadre. On entend souvent la chose suivante, à propos du partenariat avec la Russie : " Nous, les pays occidentaux, devons choisir nos alliés en fonction de valeurs communes." Nous avons évoqué les événements pénibles survenus dans le Caucase il y a quelques années. Grâce à Dieu, c'est terminé. Mais même dans les conditions d'une quasi guerre civile, nous avons de fait aboli la peine de mort. C'était une décision lourde mais responsable. Ce ne sont pas des valeurs communes, ça ? Dans certains pays du G8, dont certains sont membres de l'OTAN, la peine de mort existe et les condamnés sont exécutés. Alors pourquoi est-on si partial vis-à-vis de la Russie ? Ce qui est permis à César ne l'est pas aux autres ? Un tel dialogue serait productif. Jouons cartes sur tables, respectons-nous. Ainsi, nous avancerons. Vous vous êtes opposés à Washington sur de nombreux dossiers : le Kosovo, l'Irak, le bouclier antimissile, le nucléaire iranien. Comment jugez-vous le bilan de George Bush en politique étrangère ? Je ne porterai pas de jugement car je ne me sens pas en droit de le faire. C'est au peuple américain de juger. J'ai mon avis. Je pense que le président des Etats-Unis porte une énorme responsabilité puisque son pays a une lourde charge dans les affaires internationales et dans l'économie mondiale. Il est toujours facile de critiquer de l'extérieur. Nous avons toujours eu notre propre position sur de nombreux dossiers, et donc des divergences dans la résolution des problèmes. Nous n'étions pas les seuls. La France, sur l'Irak, partageait nos vues. Plus encore, l'Allemagne et la France ont pris position sur l'Irak avant que nous ne les rejoignons, et non le contraire. On a dit que notre point de vue n'était pas juste. La vie a démontré que rien ne peut être résolu par la force. Impossible. Il ne peut y avoir de monopole dans les affaires internationales. Il ne peut y avoir de structure monolithe dans le monde, ni d'empire ou de maître unique. De telles questions peuvent se résoudre uniquement de façon multilatérale, sur la base du droit international. La loi du coup de poing ne mène à rien. Si on continue sur cette voie, il y aura tant de conflits qu'aucun Etat n'aura assez de ressources pour les éteindre. Dans nos relations avec les Etats-Unis, il y a plus d'aspects positifs que de divergences. Par exemple, les échanges commerciaux s'accroissent d'année en année. Nous avons beaucoup d'intérêts communs sur les grands dossiers internationaux, en particulier face à la prolifération. Là-dessus, nous sommes totalement en accord. La lutte contre le terrorisme a souvent un aspect confidentiel, mais elle devient de plus en plus efficace. Nous nous sommes vus récemment avec George Bush à Sotchi. J'ai eu la possibilité de le remercier pour la collaboration entre nos services dans la lutte antite...
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